On souhaite bien du plaisir à celui qui voudrait dresser la liste exhaustive des bars auxquels Ernest Hemingway s’est un jour accoudé ! De part le monde, beaucoup revendiquent le passage du fameux pilier de bar. En réalité, ils sont bien moins nombreux à avoir accueilli l’écrivain. Et l’hôtel Imperator de Nîmes compte au tout premier rang des résidences adoubées par Hemingway. La preuve ultime est la mention de cet hôtel dans son livre Le Jardin d’Éden, roman posthume publié dans les années 80. Aficionado de corridas devant l’éternel, il manquait rarement les fameuses ferias de Nîmes dans les années 50. Participant ainsi au mythe du palace nîmois qui vient tout juste de renaître, plus majestueux que jamais, après 18 mois de travaux.
Tout ou presque à été revu pour offrir à la ville l’hôtel 5 étoiles qui lui manquait. Mais l’essentiel a été conservé comme cet ascenseur bringuebalant datant de 1929, année d’ouverture de l’Imperator, qui vous emmène dans les étages à travers un voyage dans le temps. Quand Ava Gardner venait retrouver, en cachette de son Sinatra de mari, le matador espagnol Dominguin avec lequel elle entretenait une fougueuse passion dans les suites de l’hôtel.
Pour le reste, l’Imperator nouveau compte désormais deux piscines dont l’une extérieure dotée d’un ravissant petit bassin vert profond dans lequel se reflète un mur de carreaux en terre cuite jaune feu. Un spa prodigue les soins raffinés de la maison de cosmétiques Codage, inspirés de la tradition pharmaceutique, et dispose de son propre coiffeur et barbier, luxe rare dans un hôtel aujourd’hui. Les chambres ont été repensées dans la tradition Art Déco du palace pour transporter leurs résidents dans une transat immobile : miroir-hublot amovible dans la salle de bain, placards cabines ingénieux, laiton et velours bleu nuit omniprésent… Il y a même, désormais, 8 villas prévues pour accueillir les tribus de voyageurs modernes qui aiment poser leurs valises dans le confort le plus total. Mais si cette belle demeure fleure bon le luxe, elle reste accessible au plus grand nombre (si vous évitez la période des ferias où les tarifs s’envolent !). En effet, comptez à partir de 270 euros la nuit, ce qui reste raisonnable pour dormir dans un palace historique.
La table, enfin, a été confiée à un autre amateur de corridas qui a accepté comme une évidence de s’occuper de la gastronomie d’un hôtel qu’il fréquente comme simple client. Pierre Gagnaire signe les cartes de L’Impé, la brasserie aux plats savoureux et originaux que les nîmois ont déjà adopté (menu entrée-plat-dessert à 45 euros… pour la qualité et l’originalité des plats proposés, cela reste très raisonnable). Et il est aussi aux commandes du Duende, le gastronomique avec lequel l’hôtel espère décrocher des étoiles. Évidement, le bar à été baptisé Hemingway et appelle à lui les curieux comme des papillons de nuits autour des magnifiques photophores du désigner Marco Marino disséminés sur les tables du jardin. Ernest n’est plus la. Mais l’Imperator règne de nouveau sur les nuits nîmoises. Comme une évidence…
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